Vie de l'école

"Les Stratos en Action" - Interview 1

Publié le 05 May 2022

Nous sommes allés à la rencontre de trois Stratos pour parler de leur expérience sur un projet élaboré à la suite de leur participation à un concours.

Justine Lenoble, Clara Comaita étudiantes en 4e année Filière Design Espace(s) et Gaëlle Lamirault, étudiante en 4e année Filière Design Produit(s) à Strate école de design Paris. Elles ont gagné un concours organisé par un festival en Belgique

Interview

  • Pouvez-vous vous présenter ?

Clara Comaita (C.C.) : Je suis étudiante en 4e année Design Espace, pour ma part c'est ma première participation à un appel à projet, surtout pour un aussi gros festival.

Gaëlle Lamirault (G.L.) : Je suis étudiante en 4e année Design Produit et tout comme Clara c'est la première fois que je prends part à un appel à projet. Je trouve que c'est une bonne opportunité.

Justine Lenoble (J.L.) : Je suis étudiante en 4e année Design Espace. J'ai déjà participé à un projet de ce type à Strate Lyon en collaboration avec le Studio Griz : on avait pour objectif de construire un belvédère en Italie, c'est un projet qui m'a beaucoup plu. J'ai donc saisi l'occasion pour tenter une deuxième fois l'expérience et refaire un projet dans le même style.

 

  • Pouvez-vous nous présenter le concours auquel vous avez participé ?

G.L. : C'est sur internet et les réseaux sociaux que j'ai pris connaissance de ce festival en m'intéressant aux différents festivals de cet été. J'ai donc découvert Dour, un festival européen qui a lieu en Belgique et un des concours ouverts à l'occasion du festival qui s'intitule : Workshop Scénographie DurableJ'en ai donc parlé à Justine, étant étudiante en Design Espace, j'ai pensé que ça lui plairait d'y participer. Et finalement, on s'est contacté toutes les trois pour y participer.

J.L. : Ce qui est intéressant, c'était justement le fait que Clara et moi sommes en Design Espace et que Gaëlle soit en Design Produit. Même si pour ce genre de concours, l'annonce était plus orienté Espace, je pense que c'est hyper intéressant d'avoir des profils mixtes pour jouer sur la transversalité entre Produit et Espace. Dans tous les cas, le design est pluriel, ce n'est pas parce qu'on est dans une filière en particulier qu'on aura un avenir fixe, ce sera toujours mouvant.

 

  • Quelle était votre motivation pour participer à ce concours ?

C.C. : Pour moi l'objectif premier c'était de pouvoir construire quelque chose et concrétiser un projet.

G.L. : L'année dernière on a eu un Workshop pendant lequel on devait construire une structure pour aménager l'école et ce qui était intéressant avec ce projet, c'est qu'on avait pour objectif de créer une scénographie durable, avec un réel but écologique derrière le projet. C'est une de nos valeurs communes et donc ça matchait bien avec le cadre du festival qui se déroulera sur 5 jours. C'était vraiment un moyen de partir de la 3D et d'aboutir à du 100% réel.

J.L. : Je pense que de manière générale à l'école c'est ce qu'il manque un peu. Entre le moment où l'on imagine, on pense un projet et le moment où on le réalise, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup de choses qu'on ne prend pas en compte, qui ne sont pas réelles, par exemple sur les contraintes techniques, le devenir des déchets des matériaux utilisés mais ça bel et bien parti du processus Design pour moi et c'est pour ça que je trouve que c'est important d'avoir des projets comme celui auquel nous avons participé pour s'y confronter et se servir de ce genre d'expérience pour nourrir nos futurs projets, avoir une meilleure connaissance et construire plus intelligemment.

 

  • Pouvez-vous nous parler de votre projet ?

G.L. : Le brief initial était de créer une structure extérieure qui soit éco-conçue donc avec des matériaux recyclés et recyclables. Cette structure devait permettre d'accueillir les festivaliers, créer un point de repos et de rencontre. La contrainte posée était surtout sur le choix des matières, car il n'y a pas de budget. On a donc pour mission de discuter avec des entreprises, des particuliers, des professionnels pour trouver des matériaux réutilisables qui nous seront donnés gratuitement. On s'est inspiré de structures qui ont déjà été réalisées sur des festivals ou d'autre événements et thématiques. On a donc décidé de se pencher sur l'échafaudage, notre structure sera donc composée globalement d'un échafaudage répété sur la superficie de notre espace, de toiles de parachutes et de palettes en bois pour réaliser des assises, ou encore des filets de pêches, des toiles de parapente et d'autre matériaux réutilisables en tout genre.

J.L. : Initialement on est parti sur ça, mais on tend de jour en jour à le modifier pour s'adapter à l'ampleur de ce festival. Par exemple au niveau de la superficie de la structure qu'il faudra agrandir, de la temporalité de la luminosité car il faudra rajouter des lumières. Pleins d'éléments différents à ajuster au fur et à mesure pour que la structure s'adapte aux usages et aux usagers, dans le respect des normes de sécurité. L'objectif est vraiment d'aboutir à une proposition juste pour l'environnement dans lequel le projet prendra vie.

 

  • Quelles sont les étapes suivantes ?

C.C : On est accompagné pendant tout le processus par les équipes de Triple D, qui sont en charge de l'installation des structures sur le festival. On a donc des modifications a mettre en place, on continue en amont à contacter de potentiels partenaires et fournisseurs de matériaux, faire appel à des personnes pour nous aider sur place.

 J.L. : En juillet on aura deux semaines pour mettre tout ça en place et finaliser le projet le 11 juillet au plus tard étant donné qu'il débutera le 13 juillet. On n'aura pas vraiment pas de marge d'erreur pour le coup. 

 

  • Qu'est-ce que ce projet vous a apporté ?

C.C. : Ce qui est vraiment intéressant, c'est le fait de voir se concrétiser ce projet. De vraiment voir le contraste entre simulation 3D et réalité. Pour ma part je ne pense pas que ce projet changera ma vision du métier de designer et de mon projet professionnel. Même si c'est intéressant de pouvoir vivre des expériences uniques comme celle-ci qui m'aideront sûrement plus tard.  

G.L. : Personnellement, ce n'est pas dans mes objectifs professionnels de travailler dans l'univers de la scénographie mais le fait de réaliser un projet sur le terrain, de voir qu'on va être confrontées à des imprévus, je trouve que c'est intéressant et ça nous servira dans le milieu professionnel pour faire preuve d'adaptabilité et apporter un point de vue concret et réalisable aux projets qu'on nous confiera. On pourra faire valoir notre expérience dans nos portfolios et nous démarquer d'autres jeunes designers.

J.L. : Pour ma part, c'est un objectif professionnel que de travailler dans le domaine de la scénographie, muséographie. Le premier projet de ce type que j'ai réalisé à Strate Lyon m'a bien montré le tremplin que de tels projets peuvent être. Surtout en termes de connaissances, de faisabilité des projets et de la gestion des déchets générés par la réalisation des projets. On peut aussi grâce à ces expériences faire des rencontres qui nous servirons sûrement une fois entrées dans le monde du travail mais aussi dans la diversité que ces projets peuvent apporter à nos portfolios.

 

  • En tant qu'étudiantes à Strate, quels conseils pouvez-vous donner aux Stratos ?

C.C. : Avoir du culot, il faut oser ! Ne pas se décourager et se sentir limité par le temps de réalisation du projet. Il faut essayer de s'investir dans des projets extérieurs à ceux de l'école.

G.L. : Exactement, il y a pleins de concours et d'appels à projet lancés tout au long de l'année, sur pleins de thématiques différentes. Créer des projets personnels c'est vraiment important, c'est une plus-value pour nos portfolios grâce à une diversité de thématiques. Ça apporte vraiment une dimension intéressante et ça permet notamment de rencontre d'autres personnes, utiles à notre réseau pour enrichir son carnet d'adresse. Donc n'hésitez pas à postuler !

J.L. : Il faut aussi se faire confiance et profiter du fait qu'on soit étudiant pour laisser libre cours à notre créativité sur des projets qu'on peut choisir. Il faut y aller, se lâcher et continuer à cultiver nos envies de découverte et de créations.

 

  • Merci beaucoup pour cet échange !

Clara, Gaëlle et Justine : Merci à vous !