
Ainsi à travers une interview, il nous fait part de son expérience et expose les enjeux de cette formation anglophone en 2 ans.
Le nom de son projet de diplôme est : Vol, empowering single-parents families
Découvrez comment est né le projet de diplôme de Nathan Bouldoires et son témoignage sur le métier de « designer for Smart Cities ».
Interview
- Quelles sont les étapes du diplôme à Strate école de design ?
« Après l’écriture de mon mémoire, qui porte sur la notion de communauté et la façon dont celle-ci pouvait engager notre société vers une approche socio-spatiale plus équitable, j’ai pu mesurer les difficultés rencontrées par les familles monoparentales, victimes de la conception individualiste de nos villes. C’est donc avec elles que je voulais concevoir une ville plus solidaire, afin de les aider à diminuer leurs charges mentales qui résultent d’une pression économique et sociale. Pour moi, il était important d’aller à la rencontre de ces familles, et surtout des parents. J’ai ainsi eu la chance de pouvoir rencontrer plusieurs mères et un père célibataires. Ces rencontres furent le grand moment de mon projet de diplôme : pouvoir échanger, dessiner, partager le quotidien, l’instant d’une soirée ou d’une matinée avec ces personnes m’a appris énormément sur l’importance d’une solution co-conçue, mais aussi sur le quotidien de ces familles. »
- Quels sont les résultats de cette démarche ?
« Il s’agit d’accompagner ces familles dans le cadre d’un programme social, organisé à travers un partenariat entre l’Etat et CDC Habitat. Cette solution permet un financement solidaire de ce programme social. En effet, l’Etat va investir dans un parc immobilier d’habitats passifs et partagés, où viennent s’installer les familles monoparentales. La réduction d’énergie réalisée chaque mois permet des économies d’argent, qui leur sont reversées sous forme de jetons virtuels leur ouvrant l’accès à des services. L’Etat, lui, remplit un double objectif: d’une part, mener une politique sociale et environnementale en augmentant la part d’habitat à consommation énergétique nulle et, d’autre part, proposer des services d’aide au quotidien pour les familles monoparentales. »
- Parlez-nous de votre parcours à Strate école de design
« À Strate, j’ai suivi le Master in design for Smart Cities. La première année était consacrée au développement de compétences et de connaissances, permettant une meilleure compréhension de notre domaine d’intervention : l’espace urbain. Mais ce fut également l’occasion d’approfondir notre méthodologie de travail en tant que designer, à travers plusieurs partenariats avec des entreprises renommées dans leur domaine (Idemia et Prisma). Ce fut pour moi l’occasion de me familiariser avec des outils que j’ignorais, notamment l’apprentissage de langage de programmation. Mais ce que je retiens le plus, ce sont les rencontres avec des designers du monde entier qui permettent une diversité d’approches et qui m’ont appris à m’ouvrir encore plus.
La deuxième année m’a permis de me découvrir davantage en tant que personne et de me positionner en tant que designer pour commencer à développer une réelle vision du design. Un processus entamé lors de l’écriture de mon mémoire et qui s’est poursuivi jusqu’au développement de mon projet de diplôme. »
- Que retenez-vous de ces deux ans au sein de Strate ?
« Plusieurs moments ont marqué ma formation. Le premier : un concours de design organisé au milieu de la campagne chinoise, lors duquel, pendant une semaine intensive avec mon équipe et les habitants du village qui nous accueillaient, nous avons co-construit un véritable projet social. Ce fut une semaine où l’on dormait peu, mais où j’ai énormément appris sur ce que les valeurs du design pouvaient apporter et qui sont pour moi vraiment liées à la notion de partage. Le deuxième moment marquant a été l’aventure du concours Orange, qui m’anime encore aujourd’hui. Cette expérience m’a permis avec l’aide d’étudiants d’une autre école (HETIC), de créer un projet qui continue de grandir aujourd’hui avec l’envie de poursuivre cette aventure dans les mois à venir. »
- Parlez-nous de vos projets actuels
« Alors, aujourd’hui, je suis en stage chez Orange. Je suis dans le département Smart Cities et je développe des solutions pour les collectivités territoriales sur différents sujets, comme le participatif citoyen ou le sujet de l’enjeu de la donnée au sein des villes. J’assiste aussi des groupes de travail notamment sur la 5G ou bien sur des projets d’anticipation et d’innovation pour les collectivités territoriales. Cela passe notamment par de l’animation d’ateliers ou par le développement de méthodologie de travail pour comprendre et mesurer le besoin des villes par exemple.
Par la suite, j’aimerais développer le projet amorcé dans le cadre du concours Orange. J’aimerais aussi travailler de plus en plus sur de l’accompagnement en innovation pour des entreprises qui partagent mes valeurs. Mais j’ai aussi à coeur de vouloir garder un pied dans le milieu institutionnel du design pour continuer à réfléchir au développement de cette discipline et proposer mes réflexions sur son évolution. Enfin, j’ai comme ambition d’éditer un livre-objet basé sur les écrits de mon mémoire. Beaucoup de projets à venir et une énorme envie de les concrétiser. »
- Pour vous, qu’est-ce le métier de designer pour les Smart Cities ?
« C’est pour moi un designer qui doit d’abord s’emparer des sujets qui font le monde d’aujourd’hui et trouver un positionnement par rapport à ces sujets. C’est être profondément curieux avec l’envie de faire bouger les choses. Pour moi, la ville n’est pas seulement limitée à son impact spatial, elle comporte de nombreux enjeux qui créent toute sa complexité. »


